Interview Flash – Par les Éditions de l’Onde
Lucien Vintzel, bonjour. Votre livre « Le pavillon astrologique et autres nouvelles » sort aux Éditions de l’Onde, bientôt suivi de la saga « La Chaussée-Grandmercy ».
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis né en 1937 dans un milieu de la petite bourgeoisie intellectuelle (père médecin généraliste aux Lilas en Seine-Saint-Denis). J’ai fait de solides études secondaires (comme on dit) mais n’ai pas été au-delà. Entré dans la vie professionnelle dès l’âge de 18 ans, j’ai d’abord fait une carrière en dents de scie (représentant de commerce puis Cadre dans un groupe de l’industrie chimique) avant de passer les concours de l’Administration hospitalière et d’y faire carrière. Ce n’est qu’à partir de 1989, alors Cadre supérieur des hôpitaux publics, que j’ai cumulé mon activité professionnelle avec un mandat électif local et la présidence (et fondation) de diverses associations à caractère social qui m’ont valu la vice-présidence d’un syndicat national dans le secteur du logement des jeunes et une distinction nationale. Mais c’est seulement en 2016 (et donc à 78 ans), à la fin de mes divers mandats associatifs, que je me suis mis à écrire.
Vos livres en quelques mots ?
– J’ai écrit un recueil de cinq nouvelles sur des sujets ésotériques intitulée par mon éditeur (les éditions de l’Onde) « Le pavillon astrologique* et autres nouvelles ».
L’intrigue de ces nouvelles se noue à la faveur de pratiques occultes (pouvoirs surnaturels, spiritisme, astrologie, malédiction divine, catoptromancie). Ces nouvelles se déroulent avec un arrière-plan historique – documenté – à des périodes allant du début du 19ème siècle à celui du 20ème. Selon le principe de ce genre littéraire, ces nouvelles sont brèves, la psychologie des personnages, complexe; le côté fantastique y est rendu vraisemblable par la réalité ambiante et la chute y reste, autant que possible, surprenante.
– Un autre livre – Chaussée-Grandmercy – est en cours de parution chez le même éditeur. C’est cette fois un long roman qui se déroule sur deux périodes (1933/1935 et 1970/1971) et qui paraîtra en deux volumes. C’est une sorte de « saga » mais c’est aussi un roman policier dont les intrigues successives et les enquêtes menées au fil des évènements trouvent finalement leur dénouement à la fin du récit après un long « suspense »; les personnages, à forte personnalité, qui évoluent dans ce roman y confrontent leurs pulsions, leurs ambitions et leurs sentiments dans des situations dramatiques et dans des environnements divers et contrastés.
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire?
L’envie d’écrire, je l’ai eue il y a bien longtemps mais je ne pensais pas en avoir la capacité. Il a fallu une vie familiale heureuse et sereine (avec ma seconde femme, à partir de 1989) et la reconnaissance sociale dont j’ai bénéficié par la suite, pour que je trouve assez de confiance en moi pour écrire. Je n’avais jusqu’alors pu éprouver ma capacité à organiser les mots et les phrases que dans la rédaction de lettres administratives, de rapports et, parfois, de discours.
Quand, où et comment écrivez-vous ?
Je n’écris que chez moi, le plus souvent à mon domicile principal (dans le Val d’Oise), parfois dans ma maison de campagne (dans l’Yonne). Je n’ai pas de bureau particulier : je m’installe sur la table de la salle à manger. J’écris généralement le matin, à partir de 8 heures, pendant environ trois ou quatre heures, pas plus; après quoi, muni de mes feuilles de brouillon pleines de ratures, je me mets à l’ordinateur. J’y transcris mon texte, non sans l’avoir abondamment corrigé et modifié, puis je poursuis la rédaction jusqu’à ce que, à bout d’inspiration, je doive reprendre la plume (je n’écris qu’au stylo plume). Assez souvent, il m’arrive d’écrire fébrilement quelques lignes. N’étant pas un auteur professionnel, je ne m’astreins pas à écrire régulièrement. Je n’écris donc pas toujours au même rythme. Par exemple , pour écrire mes nouvelles (qui font à peu près chacune une vingtaine de pages (format A4, police 12), j’ai mis à peine deux mois pour l’une d’elle et presque six mois pour une autre. Je passe beaucoup de temps à me documenter sur le contexte propre au contenu, factuel et, le cas échéant, historique. Quand j’ai terminé le premier jet, je passe encore énormément de temps à me relire,à corriger, à modifier… Pour mon roman (qui,édité, fera 800 pages en deux volumes), j’aurai mis quatre ans pour lui donner sa forme définitive.
Pourquoi avoir choisi les Éditions de l’Onde ?
Totalement inconnu du public, les tentatives que j’ai faites fin 2019 pour trouver un éditeur »à compte d’éditeur » sont restées vaines et la COVID, qui a marqué les deux années suivantes, n’a pas facilité mes recherches. En 2022, je me suis donc tourné vers les éditeurs »à compte d’auteur », dits aussi »participatifs ». Parmi eux, les éditions de l’Onde m’ont paru un des plus sérieux, à des tarifs intermédiaires entre les moins chers et les plus chers, déployant un maximum d’efforts pour lancer ses auteurs, sachant que ceux-ci n’ont généralement aucune notoriété et que les critiques littéraires ne lisent et, en tout cas, ne commentent que les ouvrages publiés »à compte d’éditeur ». Je me réjouis d’autant plus d’avoir fait ce choix que le Directeur général de cette maison d’édition, avec lequel j’ai affaire, est particulièrement sympathique, bienveillant et attentif à mes souhaits, ne me reprochant jamais les nombreux allers-retours que je lui impose avant de donner mon BAT aux maquettes, aussi bien celle de la »4ème de couverture » que celle du texte lui-même.
Quels sont vos livres ou auteurs favoris ?
Oh là, là! Je vais essayer de rester dans un nombre de lignes acceptable. Parmi mes livres préférés, il y a évidemment ceux que j’ai lus quand j’étais jeune: Jules Verne (Le Tour du monde en quatre-vingts jours, Mathias Sandorf), James Fenimore Cooper (Le Dernier des Mohicans), Walter Scott (Ivanhoé, Quentin Durward), Jack London (Croc blanc, L’Appel de la forêt), Mark Twain (Les aventures de Tom Sawyer), James-Oliver Curwood (Le Grizzly), Hector Malot (Sans famille), Stevenson (L’Ile au trésor) sans parler d’Alexandre Dumas (Les Trois Mousquetaires, La Dame de Montsoreau, Le Comte de Monte-Christo). Pour les œuvres dites »classiques », je ne parlerai pas des poèmes ni des pièces de théâtre et me cantonnerai aux romans. Vient en tête (évidemment) Victor Hugo (Les Misérables, Notre-Dame de Paris) puis Balzac (Le Père Goriot, pour n’en citer qu’un), Zola (La Faute de l’abbé Mouret), Stendhal (La Chartreuse de Parme, Le Rouge et le Noir), Flaubert (Madame Bovary) sans oublier Dumas fils (La Dame aux camélias), Mérimée (La Vénus d’Ille). On arrive au XXème siècle; là aussi, je laisse de côté les poètes (il y en a trop que j’aimerais citer!). Parmi les romanciers, mes préférés sont Jules Romains (Knock), Romain Rolland (Jean-Christophe), Jules Renard (Poil de Carotte), Albert Camus (Le Mythe de Sisyphe), Roger Martin du Gard (Les Thibault), François Mauriac (Le Noeud de vipères) et aussi Henry Bordeaux (Les Roquevillard), Pierre Benoit (L’Atlantide, Koenigsmark) sans oublier Georges Simenon (pour ses romans policiers). Et voici les auteurs contemporains; mes auteurs favoris sont Marguerite Yourcenar (que j’admire particulièrement!) (Les Mémoires d’Hadrien, L’Oeuvre au noir), Romain Gary (La promesse de l’aube), Roberrt Merle (Malevil), Michel Tournier (Le Roi des Aulnes), Jean d’Ormesson (Au plaisir de Dieu), Jean Giono (Le Hussard sur le toit), Alain Fournier (Le Grand Meaulnes), Marcel Pagnol (La Gloire de mon père, Topaze), Hervé Bazin (Vipère au poing). Parmi les auteurs plus récents, j’ai aimé »L’Ordre du jour » d’Eric Vuillard (prix Goncourt 2017) ainsi que »Soif » et »’Premier sang » d’Amélie Nothomb.
Dans la littérature étangère, mes auteurs préférés sont, pour les russes, Léon Tolstoï (Anna Karénine, Guerre et paix), Nicolas Gogol (Tarass Boulba) et surtout Dostoïevski (Crime et Châtiment, L’Idiot) ; pour les auteurs américains, Ernest Hémingway (Le Vieil Homme et la Mer), William Faulkner (Le Bruit et la Fureur), John Steinbeck (Des souris et des hommes) et aussi Margaret Mitchell (Autant en emporte le vent); pour les auteurs de langue allemande, Thomas Mann (La Montagne magique), Stefan Zweig (La Confusion des sentiments, Le Joueur d’échecs) et, bien sûr, Goethe ( Les souffrances du jeune Werther).; pour les britanniques, Charles Dickens (David Copperfield), Charlotte Brontë (Jane Eyre), et sa soeur Emilie (Les Hauts de Hurlevent) et enfin, George Orwell (1984, La ferme des animaux) mais aussi Ken Follett (La Chute des géants) et Agatha Christie (Le Crime de l’Orient Express).
J’ ai lu, évidemment, bien d’autres ouvrages (politiques, philosophiques – Wladimir Jankélévitch, Simone Weil – historiques (notamment sur Napoléon III)…mais j’en ai déjà sans doute cité un trop grand nombre tout en en ayant oublié certains que je me reprocherai de ne pas avoir ajoutés à cette liste.
Merci.