Sylvie Poffé, bonjour. Votre livre  Coco, le petit homme qui fuit sort prochainement aux Éditions de l’Onde.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Sylvie Poffé. Je suis journaliste (essentiellement à la radio) depuis 35 ans. J’ai travaillé à la RTBF et à RTL Belgique. Je suis actuellement à LN 24 et LN Radio. J’ai beaucoup voyagé et j’ai l’impression d’avoir eu mille vies. Curieuse et bienveillante, j’ai toujours aimé écrire et raconter des histoires. Mon écriture est concise comme à la radio. Il faut aller droit au but. J’ai franchi le pas et je suis devenue auteure il y a un an avec “Coco, le petit homme qui fuit”.

 Votre livre en quelques mots  ?

Deux amourettes d’enfance se retrouvent après 30 ans et vivent une histoire d’amour. Mais l’histoire tourne peu à peu au vinaigre. L’homme se révèle être fou de jalousie, une jalousie maladive, destructrice, il est manipulateur, possessif, pervers. C’est le récit d’un tordu qui met une femme sous cloche et qui l’éteint lentement. Cette histoire va durer onze ans jusqu’à ce qu’une pandémie et une guerre s’en mêlent. 

 Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire?

Il y avait urgence, comme une catharsis. Je sortais d’une histoire d’amour très destructrice. Il était urgent de témoigner de la complexité de certains hommes, en l’occurrence de “Coco, le petit homme qui fuit”.  Le mouvement #Metoo a libéré la parole des femmes concernant les abus sexuels, les agressions, les attouchements. Mais l’invisible peut être redoutable lui aussi: jalousie morbide, contrôle, espionnage, manipulation, emprise économique, emprisonnement psychique, perversité, harcèlement moral…Et le silence, insupportable…Il fallait coucher cette histoire sur papier. Je me suis retournée, j’ai regardé le passé, je l’ai analysé et j’ai écrit. C’est très salvateur d’écrire un roman, de coller tous les morceaux et de les mettre en musique. 

Quand, où et comment écrivez-vous ?

La nuit, quand tout le monde dort. Je m’installe devant mon ordinateur et j’écris en apnée, d’une traite, sans trop réfléchir. La réflexion vient à la relecture.

Pourquoi avoir choisi les éditions de l’Onde ?

C’est un heureux concours de circonstances. Vous soumettez votre manuscrit. On l’aime et on commence à échanger. Ce fut simple et généreux.

Quels sont vos livres ou auteurs  favoris ?

Paul Auster sans hésiter. Pour son univers new-yorkais, son écriture si proche du lecteur, son humour. “Brooklyn follies” et la “Trilogie new-yorkaise” sont mes livres de chevet.

J’aime me faire peur aussi. J’apprécie beaucoup les” nouveaux” auteurs français de thrillers: Olivier Bal, Franck Thillier et Bernard Minier.  Mais pour moi la reine du roman noir est sans conteste Maud Tabachnik. Elle est aujourd’hui âgée de 85 ans. Ses suspenses sont d’une efficacité redoutable et n’ont rien à envier aux thrillers actuels. Dans ses polars,  elle livre des combats contre l’antisémitisme, le racisme et l’homophobie. 

Merci Sylvie.